« On subit et on n’a pas d’autres choix »
Découragement et colère. Les pêcheurs du lac de Grand Lieu sont fatigués, physiquement et moralement, de devoir endosser une responsabilité, selon eux trop importante, dans le cadre du plan de gestion de l’anguille. « Sur un milieu qui n’a pas retrouvé une bonne qualité, on demande aux pêcheurs de fournir des efforts sur trois ans, une baisse des prélèvements de 30%, explique Dominique Robion, président de la coopérative des pêcheurs. Il y a aussi les cormorans et les problèmes de libre circulation des civelles. Dans maintenant deux ans, on va nous demander des comptes. Il sera difficile de prouver l’amélioration de l’état des ressources ».
Tous les professionnels connaissent une situation financière délicate. Elle l’est encore plus pour les pêcheurs installés depuis peu. « Pendant les deux prochaines années, on ne peut rien engager, il est trop tard, confie Dominique Guillet. On subit et on n’a pas d’autres choix. Si ma femme ne travaillait pas, ce serait impossible ! Dominique Robion insiste : « L’activité ne suffit pas à sortir un salaire décent et encore moins d’investir… ».
Accompagné du conseiller général Stephan Beaugé, et du maire de La Chevrolière, Johann Boblin, les pêcheurs ont obtenu un rendez-vous en Préfecture, où ils ont eu le droit à une oreille attentive. Les autorités administratives ont pris conscience de la situation.
Trois pistes de travail se sont dégagées : un dispositif territorial d’accompagnement qui compenserait leur perte de revenu ; une aide dans le cadre d’un contrat Natura 2000, qui serait une « reconnaissance de leur travail écologique » ; un abaissement du loyer des pêcheurs, actuellement une somme de 20 000 € remise au Conservatoire du littoral et à la Fédération des chasseurs.
Ils attendent un accord de principe sur ces différents sujets avant la fin de l’année.
Le Courrier du Pays de Retz – 20/11/2009
